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Florentine avait peur

Nouvelle écrite en 2006

Inédite

Comment une petite fille peureuse arrive à vaincre sa peur quand il le faut vraiment.

La peur gâche un peu la vie de Florentine. Sa mère décide de lui offrir un mini chien, Peluche, pour la guérir de sa peur maladive des chiens. Rien n’y fait, elle préfère son chat, Polochon, avec qui elle s’entend mieux.

Un intrus d’un autre genre arrivera bientôt dans sa vie… et un troisième, énorme, celui-là, avec qui elle finira par faire équipe quand il le faudra, en dominant sa peur.

Présentation

Florentine avait peur. De tout. Mais surtout du noir, des chiens et des loups. N’était-ce cette peur tenace, la vie s’écoulait pour elle tout ambre et tout miel.
Ses parents lui avaient promis une surprise pour son anniversaire. Et même deux. La première arriva en avril, un petit chien, tout mignon, mais chien quand même. La deuxième… on vous en laisse la surprise, mais elle bouleversa la vie familiale, reléguant Florentine au second rang.
Tout s’aggrava encore avec une troisième surprise, celle de son oncle Bob, en visite avec Timour, un énorme berger allemand.

Extrait

Et voilà qu’aujourd’hui, il se passe quelque chose de pire encore...
Son oncle Bob arrive d’Amérique, sans crier gare. Il vient faire la connaissance de son neveu. Il paraît qu’il est venu faire sa connaissance aussi quand elle était petite. Mais elle ne s’en souvient pas.

Et il n’arrive pas seul, l’oncle Bob. Il amène Timour. Un amour de berger allemand d’impure race, avec de longs poils aux coudes et des oreilles pointées qui font plumeau. Avec aussi des griffes de deux bons centimètres de long, une langue pendante, qui en fait quinze, et d’inquiétantes dents de loup, de dimensions inconnues.
- Ça ne dérange pas ? a fait Bob, très cool, il est croisé de loup mais vous verrez, il est doux comme un agneau. Je le laisserai dans le jardin, vous ne l’entendrez pas.
- Dans le jardin, tu n’y penses pas ? Florentine meurt de peur, regarde-la trembler !

Timour brûle de faire connaissance, lui aussi. Il commence par mettre les deux pattes avant sur les épaules de Papa et lui sert un grand coup de langue sur le visage. Maman s’esquive avec un rire nerveux, donne une caresse polie. Et la langue marche et le museau pointe et la queue fouette en panache. Bob a fort à faire pour tempérer les effusions de son amour de Timour. Il le tient au collier. Timour trépigne. Il est clair qu’il entend prodiguer son amitié baveuse à cette charmante petite fille qui se cache terrifiée dans les jupes de sa mère.

Florentine se sauve tout au bout du grenier. On n’arrive à l’en déloger qu’après avoir enfermé le brave Timour dans la chambre d’ami, où il fait un foin du tonnerre. Dès l’arrivée du chien-loup, Polochon a filé se réfugier tout au sommet d’un arbre. Et Peluche a perdu ses airs guillerets et s’est terré sous le bahut.

La nuit, dans son lit, Florentine ne parvient pas à dormir, elle ne pense qu’au loup-garou qui s’agite dans la chambre voisine, elle l’entend bouger, piétiner à cliquetis de griffes, venir gratter la porte, gémir pour sortir.

Et s’il allait ouvrir la porte ? Lassie y arrive bien, elle l’a vue faire à la télé. Et même Polochon, qui prend appui sur le chambranle et ouvre comme elle veut. Alors un demi-loup… Timour est enfermé à clé, Florentine, il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Pourtant elle a peur, ça ne se raisonne pas. Peluche, dans son panier à côté du lit, ne dort pas non plus. Il guette.